Prélèvement à la source en 2019 : ce qu’il faut encore faire en 2018 !

Le prélèvement à la source (PAS) arrive à grands pas. Repoussé l’an passé, il entrera finalement en vigueur au 1er janvier 2019. Mais que se passe-t-il en 2018 ? Cette année de transition dite « année blanche » est marquée par le « crédit d’impôt de modernisation du recouvrement » (CIMR), qui permet de ne pas payer deux fois l’impôt en 2019 (sur les revenus de 2018 et sur ceux de 2019 !).

Même si plusieurs mesures « anti-optimisation » ont été mises en place, les réductions et crédits d’impôt sur le revenu restent pertinents…

 

Réductions et crédits d’impôt 2018 : toujours aussi opportun ! 

Année de transition ne doit pas rimer avec inaction. Les effets de vos crédits et réductions d’impôt seront maintenus en 2018.

Par exemple, si vous ne percevez en 2018 que des salaires et des revenus fonciers (revenus courants) pour lesquels l’impôt vous sera remboursé par le CIMR, une réduction d’impôt « Pinel » vous génèrera bien un avantage fiscal : une somme équivalente à cette réduction vous sera restituée en septembre 2019.

Exemple

Salaires : 24 000 €

Revenus fonciers : 18 000 €

Réduction Pinel : 4 000 € / an

L’imposition des revenus de 2018 (en septembre 2019) sera la suivante : Impôt brut (6 241 €) – CIMR (6 241 €) – Réduction d’impôt Pinel (4 000 €) = – 4 000 €. L’Administration vous restituera 4 000 € en 2019.

Si vous percevez en 2018, en plus de vos revenus courants, des revenus exceptionnels tels des dividendes ou une prime, vous devrez acquitter l’impôt correspondant à ces revenus exceptionnels. Dans ce cas, la réduction d’impôt « Pinel » viendra diminuer ce complément d’impôt.

Exemple

Salaires : 24 000 €

Revenus fonciers : 6 000 €

Revenus exceptionnels : 12 000 €

Réduction Pinel : 4 000 € / an

L’imposition des revenus 2018 (en septembre 2019) sera la suivante : Impôt brut (6 241 €) – CIMR* (4 458 €) = 1 783 €

On impute ensuite la réduction d’impôt Pinel : 1 783 € – 4 000 € = – 2 217 €

L’Administration vous restituera alors 2 217 € en 2019.

*CIMR = 6 241 * 30 000 / 42 000 = 4 458 €

 

Conclusion : N’hésitez pas à investir en 2018 ou de solliciter certains services (tel un salarié à domicile) pour optimiser votre impôt sur le revenu grâce à des réductions ou crédits d’impôt.

 

Quels sont les pièges à éviter ? Les déductions fiscales

Versements sur contrats PERP ou Madelin, réalisation de travaux immobiliers, versements de pensions alimentaires, ou encore rachat de trimestres pour la retraite, les opérations ouvrant droit à déduction seront, en général, sans effet en 2018 puisque le CIMR gommera l’imposition de vos revenus courants.

Cependant, dans certains cas, il sera utile de réaliser en 2018 des versements sur votre contrat PERP ou de réaliser des travaux.

Vous détenez un contrat PERP ?

Pour vous inciter à maintenir vos versements en 2018, la loi limite la déduction des primes de l’année 2019, si vous avez fait l’impasse sur l’année 2018 ! Ainsi, si vos versements PERP 2018 sont inférieurs à ceux de 2017 et de 2019, les primes déductibles de 2019 seront limitées à la moyenne des versements 2018 et 2019. Prenez garde à bien calibrer vos versements…

La meilleure solution est probablement d’attendre 2020 pour verser et de profiter de 2018 et 2019 pour effectuer d’autres investissements.

Vous avez des travaux à réaliser ?

L’intérêt fiscal de la réalisation de travaux en 2018 dépendra du montant total de ces travaux. Si ces travaux sont d’un faible montant, l’économie globale réalisée sera moins intéressante que lors d’une année d’imposition classique. En revanche, si ces travaux sont supérieurs à 2 fois le montant de vos revenus fonciers + 21 400 €[1], l’économie fiscale sera plus importante que celle d’une année d’imposition classique.

Conclusion :

Rassurez-vous donc, vous ne serez pas doublement imposé en 2019, et les réductions d’impôt et crédits d’impôt dont vous pourrez bénéficier seront pleinement efficaces pour 2018. Finalement, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu changera le rythme de paiement de l’impôt, pas son montant.

[1] Soit 2 x 10 700 €, le plafond imputable de votre revenu global